vendredi 5 avril 2013

L'impôt est-il nécessaire ?


Regardons quelques éléments de base effacés de la doctrine officielle.

Depuis Clovis jusqu’au temps des cathédrales, la France a vécu sans impôt permanent. Les impôts levés par le roi, pour l’essentiel provisoires et dûs à la guerre, étaient soumis à convocation préalable des Etats Généraux.

Cette période de mille ans s’achève au XIV° siècle. La société traditionnelle et pacifique est alors remise en cause. La montée en puissance d’un régime autoritaire contestant l’ordre antérieur exige de plus en plus d’impôt pour nourrir sa voracité. L’impôt permanent est alors inventé (les deux premiers impôts permanents sont la « gabelle » et le « fouage »).

L’impôt permanent est d’ailleurs un des nombreux signes de la dégradation de la société traditionnelle à partir du XIV° siècle : première guerre de masse avec la guerre de Cent Ans, confusion du spirituel et du temporel, peste noire, intolérance religieuse et expulsion des juifs, grande famine (1315-1322), introduction de la torture dans l’Inquisition, etc…

L’impôt permanent s’inscrit dans ce mouvement de confusion et de brutalité. Il est l’expression de l’emprise absolutiste fonctions politiques sur les fonctions de commerce, jusqu’alors distinctes.

En 1439, Charles VII croit d’ailleurs intelligent de légitimer cette dérive absolutiste en abrogeant l’obligation préalable de convoquer les Etats Généraux pour lever un impôt.

Charles VII officialise ainsi la mort de la concertation qui était depuis mille ans le fondement de la Cité. Par la même occasion, cette andouille ouvre la porte aux arbitraires fiscaux seigneuraux et cléricaux qui susciteront la colère des masses, et in fine la Révolution.

La pacifique société du contrat est abrogée sans honte et remplacée jusqu’à aujourd’hui par la société de la contrainte avec un Etat central entravant les corps intermédiaires.

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Présenter cette approche serait certes plus conforme à la réalité, mais moins favorable à la survalorisation de la République présentée plus comme une apothéose, que comme l’aboutissement d’un processus de chute.

Les actuels fonctionnaires d’Etat chargés de réaliser l'"Education Nationale" sont discrets sur ces mouvements historiques profonds, et en particulier sur ce point d’inflexion du XIV° siècle.

Ce silence est le fruit d’une ignorance totale, pour la plus grande part des soldats de la propagande. Mais pour ceux qui savent exercer leur discernement et s’enferrent dans la diffusion de la doxa officielle, il s’agit d’un cynisme diabolique qu’il convient de détruire grâce à la lumière de la Vérité.

Le mensonge et les vampires fiscaux ont ceci de commun qu’ils craignent la lumière.

( Pour un développement plus complet sur le retournement du XIV° siècle, voir aussi cet article de 2007 : http://sylvainjutteau.blogspot.fr/2007/10/le-retournement-du-14-sicle.html )

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